9>12/10/2010 : Ubatuba & Paraty

Publié le 20 octobre 2010 par Clandestino do Brasil

Après trop de temps sans pause dans cette ambiance de travail et de manque de temps (parce que oui, au Brésil, à l'UNIFEI du moins, on travaille) il était temps de jeter un oeil aux plages brésiliennes entre Ubatuba dans l'état de São Paulo et Paraty dans l'état de Rio de Janeiro.

8/10 :

Afin de commencer en beauté notre voyage nous avons décidé de nous retrouver dans la República de Thomas vendredi soir afin de profiter d'un churasco avec un choix de viande des plus particuliers : merci Roo'Tard pour la viande bon marché peu adaptée à l'art du barbecue... enfin bref , l'ambiance et la bonne humeur ont su nous faire apprécier à sa juste valeur la perspective de vacances à la plage!

9/10 :

Lever de la fine équipe composée de 4 français tous arrivés en même temps à Itajubá : Thomas, Antoine R., Antoine G. et moi pour prendre la route ; sinueuse au début au travers des montagnes et forêts locales avec pour seule itinéraire les conseils Google... Je ne vais pas m'étendre sur les heures de route mais juste rappeler ce tronçon de 8km qui permet de descendre du haut du "Parque Estadual da Serra do Mar" à Ubatuba au niveau de la mer : Space mountain en voiture! avec des lacets, des épingles et des pentes accentuées qui prouvent les qualités de notre pilote à bien conduire et les qualités de notre moteur et plaquettes à bien chauffer. Nous traversons une dense forêt tropicale voilée d'une légère brume qui au détour de certains virages nous laisse apprécier les plages qui prolongent la "Mata Atlântica" (Forêt Atlantique) et qui nous accueillirent peu de temps après.

La première étape de notre périple à Ubatuba est de trouver la Pousada que nous avons réservée avec pour premier et quasi unique critère le prix (étudiants oblige)°. Elle est située dans un quartier périphérique de la ville qui nous fait mieux comprendre le respect de notre critère de sélection! bien qu'on y accède par un petit chemin de terres et surtout de nids de poules la Pousada Chalé Aconchego est plutôt agréable tout comme la chambre et la propriétaire amusée de recevoir 4 étudiants étrangers.

Nous sommes à Ubatuba pour la plage et ce n'est pas le ciel couvert qui nous décourage : nous allons direction "Praia Grande" pour affronter les vagues avec le body board que nous avons trouvé.

Au détour de rochers nous rencontrons des artisans locaux que nous retrouverons le soir-même dans le centre d'Ubatuba.

Nous profitons de notre retour à la Pousada pour souffler un peu et faire la rencontre de Mineiros (les personnes de l'état du Minas Gerais) qui nous invintent à prendre l'apéro avec eux et apprécier une fois de plus la qualité de l'accueil brésilien. Le portugais du groupe est suffisamment bon désormais pour entretenir les longues discussions qui nous ont animées jusqu'à notre départ pour le resto! c'est les vacances, nous voulions nous faire plaisir et avons choisi de découvrir un plat typiquement brésilien : la feijoada. Rien à voir avec la cuisine nouvelle du vieux continent c'est un plat qui nourrit! pour vous donner une idée certains la surnomment "cassoulet brésilien"... Le restaurant Senzala offre un cadre sympathique avec vue sur l'océan et la nourriture y est bonne sans être trop cher.

Pour continuer dans le traditionnel brésilien quoi de mieux qu'un bar de batidas? Les batidas sont ces cocktails brésiliens à base de fruits frais, sucre, alcool et glaçons qui doit être préparée fraîche, jetez un oeil au menu . A ce moment là, nous sommes dans le centre d'Ubatuba à deux pas de l'océan, en terrasse puisqu'il fait chaud en appréciant le son d'un groupe local qui joue live au "Rei da Batida". Ce moment sympathique nous mène ensuite à la rencontre de ces fameux artisans rastas dont je vous ai déjà brièvement parlé. Il s'avère que l'un est également capoeiriste, apprécie la conversation avec les "forasteiros" (étrangers) et nous conseille notre fin de soirée sur la "Praia Vermelha" que nous nous empressons de rejoindre pour un bain de minuit rafraîchissant et énergisant! au son de la guitare et du tumulte des vagues qui viennent fouetter la côte de sable fin jusqu'au petit matin.

10/10 :

Ubatuba est une station balnéaire qui accueille beaucoup de brésiliens - et étrangers - de l'état du Minas Gerais dont nous venons et de l'état de São Paulo. On y retrouve pas mal de personnes d'Itajubá du fait de la proximité d'Ubatuba avec Itajubá. Nous avons d'ailleurs pu passer du bon temps avec José, un Itajubens qui nous a présenté sa famille et invité dans l'appartement de son oncle : grand, spacieux, bien décoré et vu sur la mer depuis une terrasse que l'on peut ouvrir entièrement sur l'océan. autant dire que la vie paraissait difficile au son de la guitare en prenant l'apéro sur un panorama grandiose d'océan, de forêts tropicales et de montagnes.

Nous avons quitté la famille qui a été tellement généreuse avec nous pour aller direction Paraty! A ce moment là nous n'avions pas vraiment de plan d'hébergement mais ce n'est pas trop un problème au pays de la débrouille ; nous nous sommes garés par hasard à deux pas d'une pousada que j'avais contactée deux jours plus tôt afin de savoir si il était possible d'y rester à moindres frais et il a suffit de rentrer dans la Pousada Casa da Colônia pour demander des renseignements et nous obtenions une nuit dans une maison coloniale fin 18e typique de Paraty avec le petit déj' et l'excellent accueil de Claudio le propriétaire. Nous nous installons rapidement pour visiter Paraty by night et manger. Nous rencontrons des vendeurs de souvenirs fort sympathiques avec qui nous passons pas mal de temps pour ensuite tomber sur une française : Françoise qui s'est installée avec son mari Philippe à Paraty pour ouvrir une crêperie et changer de vie, quitter la morosité lyonnaise et la vie stressante qu'ils menaient là.

Retour à l'hôtel pour déguster notre caipirinha au miel de la maison - merci Claudio - avant de partir pour Paraty by night! C'est une ville étonnante, hors du temps, dans laquelle il fait bon se balader : l'ambiance, l'histoire et la lumière sont autant de bonnes raisons d'apprécier prendre son temps. Nous nous baladons jusqu'au "Paraty 33", un bar dansant réputé de Paraty qui marche - comme beaucoup d'endroits au Brésil - sur un système de cartes magnétiques sur lesquelles sont enregistrées toutes les consommations prises et l'entrée afin que seulement à la fin le client n'ait à sortir les sous! ça pousse à la consommation contrairement aux prix qui sont bien plus proches de la réalité de São Paulo (ou parisienne) que de celle d'une petite ville de l'intérieur comme Itajubá. Ceci ne nous empêche pas de profiter de la folle ambiance communiquée par le groupe live de début de soirée et l'électro de qualité de fin de soirée! les folies de la fête nous mènent jusqu'à la place proche de notre hotel pousada pour se détendre avant le retour à l'hotel.

11/10 :

Avec Antoine G. nous nous levons un peu plus tôt pour trouver un bateau qui nous fera faire le tour des îles et des plages remarquables locales. Ce fut chose facile dès lors que toutes les entreprises - plus ou moins grosses - de tourisme pratiquent la chasse au touriste : 2min et nous avions notre Escuna Bucaneros IV fin prête pour 11h ; notons que nous aurions pu aller directement au port pour discuter avec les pêcheurs locaux qui peuvent proposer des voyages encore plus intéressants en sachant que les prix sont raisonnables et les bateaux plus petits et typiques.

Ainsi après le petit déj nous partons pour 6h de voyage avec escales dans des lieux plus remarquables les uns que les autres tels que la Praia da Lula, Praia da Conceição, Ilha da Pescaria, etc. Nous profitons aussi de la possibilité d'emprunter masque et tuba pour aller tutoyer la foule de poissons qui se cachent sous le bateau ou entre les rochers de la côte. Bien que le temps n'ait pas été des meilleurs la beauté de la nature restait un argument de choc pour garder le sourire au son de la MPB (Música Popular Brasileira) et de la Bossa Nova de Breno, brésilien ayant vécu un an à Paris avec son oncle qui continue - apparemment - à jouer du forro tous les jeudis au Bizz'Art. Breno nous proposa sur le retour d'animer l'escuna au son de quelques chansons françaises.

Pour qui compte aller à Paraty le tour des îles et plages est à faire! Tant pour le cadre que l'ambiance ou encore les gens.

Retour de cette magnifique balade nous traversons tranquillement Paraty avant d'arriver à notre hôtel. Les rues pavées de gros bloc disposés par les esclaves de l'époque traversent un quartier coloré de maisons coloniales typiques et parfaitement conservées désormais retransformées en boutique d'artisans, restaurants et pousadas. Une de ses maisons n'est autre que la crêperie "Farandole" de Philippe et Françoise à laquelle nous nous sommes rendus pour nous détendre de cette journée de grand air. Le restaurant est joliment décoré créant une ambiance apaisante où il fait bon prendre son temps pour apprécier ces crêpes et galettes qui n'ont vraiment rien à envier à leur cousines du vieux continent : il s'agit là d'un mariage réussi entre les influences bretonnes du patron, la créativité de la patronne et les influences culinaires locales qui donnent naissance à des crêpes tropicales où l'exotisme déjà existe dans le nom de celles-ci : São João, Nossa Senhora, etc. Notons qu'un autre atout remarquable de ce lieu est l'accueil chaleureux réservé par Philippe dont le sourire en dit long sur la réussite de son changement de vie. "Farandole" semble un point de rendez-vous pour ceux qui aiment la Bretagne : nous y rencontrons un père et son fils français de la pointe St-Mathieu pour l'un et franco-brésilien pour l'autre.

Les caipirinhas généreuses de la crêperie nous permettent de quitter notre fatigue de fin de journée pour rejoindre un autre bar dansant de Paraty : le "Santa Trindade", et l'animer aussi gaiement que nous avions su le faire le soir d'avant. La musique live est bonne, les gens motivés et apparemment heureux d'être là. Le bar est sympa avec plus d'espace et plus de salles que le Paraty33. Nous rencontrons des étrangers, des locaux et retrouvons certaines personnes qui avaient fait le tour des îles avec nous et n'avait pas réussi à oublier la bande de français!

Alors que la lune se couche nous voilà de nouveau à proximité de la place qui nous accueillait un jour plus tôt avant de nous voir aller nous endormir.

12/10 :

Lever un peu tardif avant de prendre la route alors que le soleil est franchement au rendez-vous pour la première fois depuis le début de notre périple... C'est pas grave, les couleurs sont encore plus belles et les paysages qui accompagnent notre retour semblent présenter leurs plus beaux profils. Nous traversons une fois de plus ces montagnes et ces forêts de la Mata Atlântica qui de temps à autre se laissent à plonger dans l'océan en laissant nonchalamment sur leur chemin ces longs bandeaux de sable blanc et fin qui s'étirent face aux rouleaux.

En somme un weekend réussi tant pour s'aérer l'esprit que pour découvrir de nouvelles richesses du pays qui nous accueille. Que ce soit les panoramas, les personnes, les lieux ou les ambiances le Brésil est un pays où il fait bon vivre.

Abraços,

Mathieu aka Clandestino do Brasil